Nourrir le bien-être des enfants, une affaire de famille!
Innovatrice, passionnée, visionnaire et bienveillante, voici les ingrédients qui composent les fibres de la famille Tsouflidou. Pour souligner les 15 ans de partenariat avec les restaurants Cora, l’équipe du Club des petits déjeuners s’est entretenue avec Cora Tsouflidou, fondatrice de la chaîne de restaurants. À table pour une conversation pétillante et inspirante.
Les petits déjeuners sont votre spécialité, nous aussi! Pourquoi est-ce que le déjeuner est important pour votre famille?
Les déjeuners sont notre spécialité depuis plus de 36 ans. J’ai ouvert le premier petit resto Cora le jour de mes 40 ans, le 27 mai 1987. Depuis, le premier repas de la journée, et le plus important, est devenu pour mes enfants et moi le déjeuner. Dans ce premier petit resto de 29 places assises, plusieurs grandes choses sont arrivées!
Nous avons vite appris à travailler ensemble, les enfants et moi. Très rapidement, nous avons révolutionné le statu quo du « 2 œufs bacon » et avons créé ensemble et de toute pièce une nouvelle façon de ravir nos clients; un véritable concept de restauration matinale.
Cette idée géniale et innovatrice a non seulement transformé le déjeuner de jadis, mais notre propre vie de famille. Nous sommes devenus une solide équipe de franchiseur et rapidement nous avons voulu aider les moins nantis autour de nous, incitant nos franchisés à s’investir dans différentes activités caritatives.
Cette année souligne 15 ans de partenariat entre le Club et les restaurants Cora. Quelle était la source de votre motivation à nourrir le potentiel des enfants?
Quelques jours après la naissance de mon premier petit-fils, une copine m’a donné un magnifique canard blanc de porcelaine lui ayant servi de jarre à biscuits dans l’opulente cuisine de son ancienne vie. Tout blanc avec un long cou et le bec peinturé du même jaune que mon soleil, le canard était quasiment aussi gros qu’un vrai à maturité. Lorsque j’ai serré dans mes bras ce magnifique oiseau, il devint presque immédiatement l’inspiration de la Fondation Cora de jadis.
En voyant naître mon premier petit-fils, une nouvelle inquiétude avait serré ma gorge. Nous qui avions si peu de moyens, comment arriverions-nous à assurer à cet enfant un avenir confortable? C’est en tirant le cou du canard pour l’ouvrir que j’ai trouvé la solution. Puisque l’enfant pesait six livres à sa naissance, j’allais à partir de ce moment-là, déposer 6 $ par jour de ma poche dans le ventre du canard. J’ai installé l’oiseau domestiqué sur une tablette derrière la caisse et, après chaque fermeture, j’y enfonçais l’argent avec fierté.
Cela a duré trois ans jusqu’à l’ouverture du deuxième resto où j’ai décidé que nous allions maintenant mettre dans le canard 6 $ par jour par restaurant. À l’ouverture du troisième resto, ce fut 18 $ par jour dans le canard.
Comme nous manquions d’argent pour ouvrir un nouvel emplacement, nous avons décidé d’emprunter celui du canard pour l’investir dans ce quatrième restaurant d’une chaîne qui, sans le savoir, allait nourrir tout le Canada. Nous ne connaissions pas l’avenir en 1991, mais il devenait évident que la famille pourrait s’occuper de son rejeton sans difficulté. Nous avons donc cessé d’accumuler les 6 $ par jour par restaurant et avons décidé que l’argent déjà accumulé dans le canard deviendrait, au moment opportun, le premier montant donné à la Fondation Cora. Depuis ce jour, des centaines d’occasions se sont présentées pour aider des enfants ayant des besoins beaucoup plus pressants que les nôtres à cette époque.
À mesure que notre réseau grandissait et que les besoins des enfants décuplaient, nous avons pris la décision de concentrer toutes nos distributions d’argent à l’unique grande œuvre du Club des petits déjeuners. Depuis 15 ans déjà, en très étroite collaboration avec chacun de nos franchisés, nous avons trouvé un moyen efficace d’amasser des fonds pour le Club. Chaque client de chacun de nos restaurants a maintenant la chance de contribuer à nourrir des enfants qui, très malheureusement, arrivent à l’école le ventre vide. Depuis octobre 2019, chaque fois qu’une personne choisit le « Déjeuner pour le Club » au menu, 50 sous sont remis au Club des petits déjeuners. C’est notre façon à nous d’aider les enfants nécessiteux à réaliser leur plein potentiel, un déjeuner à la fois. Nous avons aussi instauré diverses activités ponctuelles qui nous permettent de faire une différence. Par exemple, la promotion Menu enfant où chaque dollar amassé est remis au Club des petits déjeuners.
En plus d’être une entreprise d’ici, Cora est aussi une entreprise familiale. Quelle est la recette de votre collaboration/relation?
Notre premier resto a été ouvert parce que j’avais un urgent besoin de gagner ma vie et de nourrir mes enfants. À cause du manque de ressources, toute la vaisselle et les casseroles de notre maison (vendue pour acheter le fonds de commerce) avaient été apportés au resto. Notre vie familiale s’est installée, elle aussi, dans cet établissement. Nous y prenions, les enfants et moi, nos deux repas de la journée; celui très tôt le matin avant l’école, et celui vers cinq heures tenant lieu de souper avant d’aller dormir. Les week-ends, tout le monde travaillait au service ou à la cuisine. Le ton montait quelquefois, mais l’amour avait toujours le dernier mot.
À mes débuts, j’étais incapable de ralentir et les enfants me suivaient, me motivant pour aller encore plus loin. Je ne pouvais absolument pas imaginer ma vie sans eux. Je n’ai pas été une mère modèle, équilibrée ni capable de séparer les exigences et les responsabilités liées à ma vie professionnelle et à ma vie familiale. C’est mon cœur de maman qui m’a donné le courage d’ouvrir un premier petit resto et ce sont mes qualités de mère de famille qui ont été déterminantes dans mon succès : la ténacité, le sens des responsabilités et de l’organisation, l’amour de ma famille, la discipline et cet ardent désir de faire plaisir au monde, de bien les accueillir, de prendre soin d’eux et d’enseigner aux miens à faire de même. Ça n’a pas toujours été facile pour mes enfants d’avoir une maman sur les talons à cœur de jour ni d’être au garde à vous lorsqu’elle exigeait qu’une nouvelle tâche soit faite immédiatement. Mais le soir au souper, nous finissions toujours par nous entendre.
La recette de toute entreprise familiale est certainement l’amour, l’attention et l’entendement les uns envers les autres. Je considère tous nos employés et tous nos franchisés comme faisant partie de la grande famille Cora et je m’enorgueillis à penser que c’est grandement la recette de notre succès commun. Nous avons tous besoin les uns des autres et c’est essentiel de donner, de faire notre part dans la mesure où nous le pouvons. La copine qui m’a offert le magnifique canard en porcelaine en cadeau m’a inspirée à aider le plus d’enfants possible.
Quel est votre petit déjeuner de prédilection pour bien commencer la journée?
Mon déjeuner de prédilection est certainement la crêpe Épinards-cheddar. Le jour où je l’ai créée, personne ne pensait qu’elle deviendrait populaire! Ce fut exactement le contraire. En 1988, les épinards n’étaient pas très à la mode dans l’assiette matinale, mais je me réjouis qu’avec Popeye le marin, j’ai pu aider ce feuillu dont je raffole!
Avez-vous une anecdote ou un souvenir marquant avec des enfants dans votre restaurant ?
Je n’ai pas le souvenir d’une anecdote bien précise. Par contre, je me souviens que d’innombrables clientes venaient au restaurant enceintes jusqu’au cou puis revenaient plus tard me présenter leur progéniture. À coup sûr, j’étais certaine que ces familles reviendraient manger chez nous. Je me réjouissais toujours de voir arriver un deuxième enfant et parfois même un troisième!
J’avais d’abord dessiné le soleil de notre marque de commerce. Je dessinais aussi les menus que nous affichions sur les murs de nos restaurants. Comme j’aimais particulièrement les grenouilles, j’ai eu l’idée d’avoir une mascotte qui serait une grenouille, même si elle n’avait aucun lien avec les déjeuners! J’ai dessiné la grenouille, que j’ai nommée Kiwi. Je l’ai habillée d’une veste de cuisinier et d’immenses souliers verts.
Les enfants sont nos plus précieux clients, ceux d’aujourd’hui et de demain. Nous leurs offrons un menu joliment conçu d’une quinzaine de choix de déjeuners ainsi qu’un livre d’activités. Aujourd’hui, tous les enfants aiment la grosse grenouille Kiwi qui visite nos restaurants à l’occasion!
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Au nom des enfants et du Club des petits déjeuners, merci à Cora Tsouflidou et à la chaîne de restauration Cora déjeuners et dîners, d’offrir aux élèves une chance égale de réussite. Depuis 2008, votre engagement alimente le potentiel des adultes de demain. Longue vie aux petits déjeuners!
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