Lieu de rassemblement virtuel : échange d’idées sur les mets et les pratiques autochtones

07.06.2022
5 minutes de lecture
Indigenous communities

 

Au début d’avril, des écoles de partout au pays ont rejoint notre lieu de rassemblement virtuel, une plateforme où elles ont pu raconter leurs réussites et leurs difficultés en lien avec l’intégration de mets et de pratiques autochtones aux petits déjeuners et autres programmes de repas. Les participants ont également abordé différents moyens de rendre hommage aux valeurs et aux communautés des territoires traditionnels où sont offerts les programmes d’alimentation. Trois sujets principaux ont été couverts : obstacles et solutions, interconnectivité des pratiques culturelles et alimentaires, et échange de recettes.

 

Réussites

Les participants ont fait part de nombreuses difficultés rencontrées au quotidien (manque de temps et d’espace pour préparer les repas, règlements sur la salubrité alimentaire, préférences des élèves, etc.). Ils ont néanmoins proposé des solutions innovantes :

  • Diminuer le temps de préparation : Les écoles ont donné plein de bonnes idées pour réduire le temps de préparation des repas, comme faire cuire le pain bannique sur une grande tôle, puis le trancher avec une roulette à pizza. Plusieurs mets peuvent être préparés à l’avance en grande quantité pour ensuite être congelés, puis réchauffés le matin même. Le pain bannique, par exemple, peut être cuit la veille. Il suffit de le faire griller ou chauffer légèrement avant de le servir pour lui redonner cette délicieuse texture que tout le monde apprécie.
  • S’approvisionner en aliments autochtones : Beaucoup d’écoles réussissent à s’approvisionner en aliments autochtones grâce à leurs contacts. Par exemple, le fait de connaître des chasseurs dans la famille ou la communauté permet d’avoir accès à un bon stock de viande. Il est aussi inspirant d’aller faire de la cueillette et de chasser avec des Aînés. Une autre façon d’intégrer les mets traditionnels aux programmes est d’inviter des Aînés ou des membres de la communauté à venir participer à la préparation de la bannique dans les écoles pour ainsi montrer aux élèves comment faire. Certaines écoles font appel à leur communauté locale pour obtenir des dons de nourriture : viande, aliments en tout genre, ou fruits et légumes frais. Enfin, les jardins communautaires sont un excellent moyen d’approvisionner les programmes alimentaires tout en créant des liens avec les gens.
  • Respecter les règlements sur la salubrité alimentaire : Il est important de suivre la réglementation qui s’applique à votre école. Pour répondre aux besoins de leur programme tout en respectant les règles en vigueur, certaines écoles demandent aux élèves de remplir un formulaire de consentement sur la consommation de viande sauvage. D’autres écoles ont décidé de faire affaire avec un boucher de la région, car la viande est emballée et datée, ce qui permet de respecter certains des règlements applicables.
  • Faire découvrir des aliments aux élèves : Les coordonnateurs des petits déjeuners ont su relever le défi de faire goûter des aliments nouveaux aux élèves en les faisant participer à la récolte dans les jardins communautaires ainsi qu’à la préparation des aliments dans le cadre de cours de cuisine. Autre idée pour aider les élèves à se familiariser avec les aliments autochtones : inviter des Aînés et des gardiens du savoir traditionnel à parler de ce qu’ils mangeaient dans leur enfance.

 

Pratiques culturelles, langues et interconnectivité de la nourriture et de la culture

Utiliser les langues autochtones, donner de l’importance au fait de manger ensemble et rendre hommage au repas que l’on consomme sont de belles initiatives pour apporter le savoir et le savoir-être des Autochtones aux programmes de petits déjeuners. Certaines écoles intègrent aussi le chant, la langue, l’art et le sens de la communauté aux activités scolaires, aux communications et aux cours.

Pour beaucoup d’écoles, le temps et les ressources sont limités pour incorporer des aliments autochtones aux repas quotidiens. Une suggestion serait d’organiser un repas communautaire où les aliments et les pratiques autochtones seraient à l’honneur. Ce serait l’occasion de mobiliser des membres de la communauté pour préparer le pain bannique et la soupe au saumon, et une façon de semer ainsi la bonne humeur. Les activités scolaires organisées dans le cadre de la Semaine des Métis ou de la Journée nationale des peuples autochtones, par exemple, sont aussi l’occasion pour les élèves de découvrir la nourriture autochtone et de parler de leurs traditions et de leur famille. Certaines écoles organisent des repas en plein air où les élèves ont la chance de faire cuire la bannique sur feu de bois avec un bâton; les enseignants et les membres de la communauté peuvent aussi y présenter leur spécialité, que ce soit la pêche, la chasse ou la préparation de viande sauvage. D’autres écoles ont choisi d’intégrer les langues et les pratiques culturelles autochtones à leur programme de petits déjeuners en faisant l’annonce du menu du jour en cri, ou encore en organisant un rassemblement chaque matin pour chanter, jouer du tambour et danser pendant le petit déjeuner.

 

Donner le coup d’envoi à votre programme de petits déjeuners et à votre échange de recettes

Il existe des idées toutes simples pour bien démarrer le programme, notamment en incorporant des petits fruits sauvages aux petits déjeuners (les baies d’amélanchier et les bleuets, entre autres, peuvent se mettre facilement dans les smoothies et les parfaits, et ils accompagnent à merveille la bannique, les crêpes et le gruau). Les baies de saison peuvent être consommées toute l’année si on les transforme en compote ou confiture.

Le pain bannique se sert aussi de différentes manières : en pizza, sandwich, taco déjeuner ou pain doré, ou encore pour agrémenter le chili et les ragoûts. Pour augmenter la valeur nutritive de votre pain bannique, mélangez de la farine de blé entier à de la farine blanche ou ajoutez des flocons ou de la farine d’avoine.

 

Voici d’autres idées pour trouver plus de recettes :

  • Prenez contact avec les peuples autochtones de votre région.
  • Demandez aux élèves et à leur famille de vous donner des recettes.
  • Faites des recherches sur Google ou à la bibliothèque pour trouver un livre de recettes traditionnelles.
  • Organisez une activité, par exemple « Le pain bannique du mois », où les élèves présentent leur recette familiale.
  • Planifiez un repas en plein air et invitez les gens de la communauté.
  • Prenez connaissance de notre liste de ressources fiables ici (en anglais seulement).

 

Le lieu de rassemblement virtuel s’inscrivait dans notre volonté de soutenir tous les programmes, quelle que soit leur réalité, et dans ce cas-ci, il s’agissait de mettre de l’avant la vision du monde autochtone. C’était également une façon de participer à la réconciliation. Nous souhaitons continuer de promouvoir les mets et les traditions autochtones en proposant plus de ressources aux écoles. Nous sommes reconnaissants envers les plus de 160 établissements qui nous ont transmis leur savoir au lieu de rassemblement.